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Les histoires de Roxane
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5 janvier 2007

5.12

montage_071

Elisa

Un brusque bruit la tira de ses sombres réflexions.
Elle tendit l'oreille.
Elle n'aurait pu le jurer, mais ce fracas soudain ressemblait sensiblement à une légère explosion.

Son coeur se serra.

Qu'allait-il encore se passer ? Etait-ce de bonne augure ?
Si ce n'était un bon présage, elle n'osait imaginer ce qui arriverait.
Tentant tant bien que mal de se relever, la jeune femme se dirigea à tatons vers le mur opposé.

Il devait bien avoir une porte, songea-t-elle.
Même fermée à clé. C'aurait été impossible qu' "on" l'enferme "la dedans", autrement.

Prenant son courage à deux mains, l'agent de police palpa la façade, qui lui sembla se révéler sous ses doigts habiles.
Soudain, la policière stoppa tout mouvement.
Elle l'avait trouvé.
Elle la tenait.
Tournant de toutes ses forces sur le loquet qui s'offrait à elle, la jeune femme épuisa l'ultime énergie qui lui restait.
Elle lâcha subitement la poignée et s'écroula à terre, irrésistiblement attirée par le carrelage glacial.
Etalée de tout son long à terre, elle sentit les larmes couler lentement le long de ses joues.
Un sentiment d'impuissance l'envahit. Il fallait qu'elle sorte, elle devait apprendre à son supérieur ce qu'elle savait.
Ces deux criminelles ne devaient pas poursuivre leurs crimes.

Le jeune captive laissa échapper un léger rire.
Elle qui avait toujours combattu pour la justice, voilà qu'elle découvrait avec force désespoir que ce monde pour lequel elle oeuvrait, n'était qu'une ébauche de rêve à peine réalisable...
Que les "si" qui dominaient son esprit, l'avaient envahi, la berçant doucement d'illusions, tout au court de sa médiocre existence.
Que seul à présent elle discernait ce que "douleur" et "souffrance" signifiaient vraiment.
Car toutes ses années n'avaient finalement été qu'errance sans but, qu'échec complet.
Violemment ramenée à la réalité par un second tappage, la prisonnière surprit des éclats de voix.
La jeune femme prit peur.
Ses geôliers se raprochaient de progressivement de sa cellule.

Terrifiée, Elisa se redressa de toute sa hauteur, et s'écarta vivement de la porte.
Les membres paralysés, la respiration coupée, elle sentit ses doigts se crisper contre les briques humides.

Fermant les yeux, elle récita prestement une courte prière.

Quelues secondes plus tard, la porte de son cachot s'ouvrait dans un fracas.

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