7.0

Dereck

Je sentis ma soeur devenir plus pressante.
A un rapide coup d'oeil, je remarquai avec désespoir Millélinia remballer ses affaires, à coup de gestes rageurs.
Elle me lança un regard envenimé.
Et, semblant tout à coup vouloir reprendre ses esprits, elle nous interrogea d'un ton dépourvu d'émotion :
" - Je croyais que tu ne vivais qu'avec ta soeur ?
Cette remarque eut l'effet d'une décharge éléctrique sur ma frangine.
Elle remua frénétiquement, gênée, semblant vouloir contrôler ses émotions.
Je ressentis soudain le poids de son ventre sur mon torse.
Elle se rapprochait dangereusement de mon corps.
Prenant conscience des risques que je courrais avec son comportement, je décidai une dernière tentative d'échappatoire :
- En effet, tu as raison, Millélinia ! Je ne vis qu'avec ma soeur !
Cette dernière tirade fut coupée par un baiser pressant de ma soeur.
Je la regardai avec horreur accomplir ce geste, sous les yeux médusés de Millélinia, inexpressifs quelques minutes auparavant.
A l'unique pensée du mot "inceste", je me mis à frémir de dégoût.
Ecoeuré, je me libérai de son étreinte malfaisante, pour me retrouver, sali, sous le regard accusateur de deux femmes.
Aterré, je calai ma tête entre mes mains et me retrouvai, vidé, pleurant comme un enfant.
À cette vision pittoresque,ma soeur courut me rejoindre, essayant de me reprendre dans ses bras.
Me dégageant sans peine de ses bras m'enlaçant, j'hurlai sur elle sans retenue, lui faisant comprendre qu'elle n'était plus ici chez elle.
Je me sentis désespéré. Le fait de voir Millélinia me considérer tel un étranger me faisait étrangement mal.
Telle une douleur impossible à calmer.
Une douleur au coeur.